Page Contents
L’identité nationale
Le chef d’État et le chef de gouvernement
Garante de liberté
Arbitre impartial du fédéralisme
Oui à la procédure et non à la partialité
L’allégeance individuelle
Personnage du monde
Réflexion de notre histoire
Diversité
Le Canada prospère sous la Couronne
Stabilité
La communauté, le service et les honneurs
Républicanisme: Attaque du concept de nation
Regroupement pour l’identité nationale : Une indépendance unique
Un fait central à la vie canadienne est l’influence écrasante de notre amical voisin, les États-Unis. Le libre-échange. L’importance de la défense du continent et de frontières sécurisées à cette époque post-11-septembre, plus menaçante. La culture américaine transcende cette frontière poreuse par le biais de la télévision, la musique et la culture populaire. Ces éléments et d’autres ont tendance à inonder l’identité nationale canadienne. Tout pays se doit de comprendre et de promouvoir l’existence de ses symboles et institutions uniques; ainsi, pour le Canada, la monarchie constitutionnelle est de première importance. Elle fait en sorte que le Canada est unique dans tout l’Hémisphère. Son point central de loyauté et d’allégeance s’exerce envers un monarque respecté,—plutôt qu’envers un politicien ou une idéologie, ou un symbole, ou un document seulement—et de la même façon, c’est celui de notre système de gouvernement, il est à la base de la société profondément tolérante et développée qui est notre source de fierté à tous.
Prince Charles with Governor General Mary Simon in Ottawa 2022.
La Reine du Canada ouvre les Jeux Olympiques d’été de 1976 à Montréal
Unir et non diviser : La différence entre le chef d’État et le chef de gouvernement
Dans une démocratie, les décisions au jour le jour sont prises par les représentants que nous avons élus. Il n’est pas étonnant que le processus politique soit un reflet des choses qui divisent les Canadiens. Il encourage la compétition par le biais de la partisannerie et de l’ambition personnelle. Ce genre de débat est autant incontournable que primordial au cœur de notre robuste démocratie.
Cependant, la Constitution du Canada prend soin de faire la différence entre la politique et la fonction publique, entre la célébrité passagère et la force des institutions. Ainsi, le premier ministre est notre chef du gouvernement et en même temps, le chef d’un parti politique. Pour cette raison, ses actions se trouvent souvent controversées.
La Souveraine, toutefois, est une force d’unité qui, en tant que chef de l’État, incarne tout le Canada et tous les Canadiens. La monarchie protège et est un modèle des choses sur lesquelles les Canadiens sont d’accords et qui demeurent constantes au-delà de l’issue d’une élection, telles que : la communauté, la tolérance, le concept de nation et l’autorité de la loi. Quand la Reine est présente aux évènements comme les Jeux olympiques à Montréal et les célébrations de la Fête du Canada à Ottawa, elle souligne la nature unificatrice et impartiale de ces grandes occasions nationales.
En tant que gouverneur général, le très honorable. Michaëlle Jean prononce le discours du Trône 2009
La monarchie parlementaire : Garante de liberté
Le Parlement et les législatures provinciales son composés du Roi et des députés élus—et du Sénat au niveau fédéral. Cependant, aucun projet de loi, aucune règlementation officielle du gouvernement (« décret en Conseil »), ni aucune dépense publique, ne serait être autorisé sans le consentement du Roi ou d’un représentant vice-royal.
De même, le Parlement est convoqué, prorogé et dissous au nom du Roi. C’est également au nom de la Souveraine que des fonctionnaires gouvernementaux et diplomatiques sont nommés, des traités sont approuvés et des Cabinets convoqués et dissous. Habituellement c’est seulement une formalité. Les Canadiens confient l’opération du mécanisme gouvernemental à ceux qu’ils ont élus, comme c’en est la norme dans une démocratie.
Cependant, le rôle de la Couronne (« prérogative royale ») reste une partie de notre Constitution qui consiste à s’assurer que “les règles du jeu” soient toujours observées et à imposer des balises non-partisanes et non-violentes—“un extincteur constitutionnel” comme le politicien scientifique Frank McKinnon l’a libellé—dussent les processus démocratiques habituels défaillir ou être menacés. Par exemple, même un gouvernement populaire ne peut pas à lui seul décider de tenir une élection.
Le très honorable Justin Trudeau rencontre avec les premiers ministres des provinces
Un arbitre impartial du fédéralisme : L’unité des onze Couronnes
Le Canada est un état fédéral. Cela signifie que dans la constitution, il existe une énumération des prérogatives législatives qui est distribuée entre les gouvernements fédéral et provinciaux. Par exemple, le gouvernement fédéral peut faire des lois sur la criminalité alors que les provinces peuvent en faire sur l’éducation et sur les affaires municipales. Cependant, chaque niveau du gouvernement exerce son autorité au nom du Roi. Ainsi considéré, il est possible de voir l’existence de 11 Couronnes au Canada—la couronne nationale et les dix couronnes provinciales—chacune désignée selon le modèle suivant: “Sa Majesté le Roi, chef du Canada” ou “Sa Majesté le Roi, chef du Manitoba”.
Les premiers ministres provinciaux, y compris le séparatiste René Levesque, ont souligné l’importance de la Couronne dans leur communiqué de 1978, cité ci-dessus, puisque la monarchie concède l’autorité et l’autonomie également à chaque entité législative. Elle garantit en outre que l’autorité de la loi prévaudra en cas de conflit entre Ottawa et les provinces.
Ces faits expliquent le soutien considérable des provinces pour l’institution de la monarchie qui réconcilie la diversité régionale avec l’unité nationale.
L’allégeance personnelle : Oui à la procédure et non à la partialité
Les serments d’allégeance qui sont prêtés par les nouveaux Canadiens, par les députés fédéraux et provinciaux, par les juges, par les membres des Forces canadiennes et par beaucoup d’autres fonctionnaires publics, le sont tous envers le Roi.
En prêtant serment à la Souveraine plutôt qu’envers un politicien, ceux qui nous servent et qui habitent le pays démontrent que leur loyauté n’est pas envers les élus, mais envers tous les Canadiens et envers les lois qui définissent notre société. Ainsi, la procédure (obéir à l’autorité de la loi) triomphe de la partialité d’un étroit segment de la société.
Le gouverneur général, le très honorable David Johnston, administre le serment de citoyenneté
L’allégeance individuelle : L’égalité de tout citoyen
La loyauté la plus profonde que nous connaissions est toujours envers les autres êtres humains. Un gouvernement, dirigé au nom du Roi, reflète l’emphase sur l’importance de la personne et la dignité et l’égalité de chaque individu qui est, soit né ici au Canada, soit devenu membre de notre famille nationale. De la même façon, dès l’instant où un nouveau citoyen prête le serment de citoyenneté, il devient membre à part entière de la société canadienne. Chaque Canadien prête allégeance au Roi, en échange de ses décennies de service à tout le Canada.
Un personnage du monde : Représenté par son équipe de gouverneurs
Les Canadiens sont chanceux d’avoir comme monarque une personnalité mondiale qui est reconnue instantanément. La Reine et les membres de la famille royale font de fréquentes visites de retour au pays. Pendant leur absence, le gouverneur-général (au niveau fédéral) et les lieutenant-gouverneurs (au niveau provincial) représentent le Roi et remplissent des fonctions constitutionnelles au nom du Souverain. Ces dispositions permettent à notre pays de profiter des traditions d’une ancienne monarchie qui est la base de l’histoire canadienne, pendant qu’en même temps, nous apprécions les services de ceux de nos concitoyens qui se sont distingués—on n’a qu’à penser au major-général Georges Vanier, à Lincoln Alexander, à David Lam ou à Lynda Haverstock, pour n’en nommer que quelques-uns – et qui ont servi leur Reine et leur pays avec grande distinction.
L’hon Lincoln Alexander, ancien lieutenant-gouverneur de l’Ontario
King George VI en visite au Canada, 1939
Une réflexion de notre histoire : Aborigène, coloniale, canadienne
La monarchie d’aujourd’hui vient de notre histoire mutuelle. Beaucoup de Premières Nations s’étaient choisi des chefs dont le rôle était très semblable à celui des monarques de l’Europe, de l’Amérique du Sud et de l’Afrique ancienne. Les explorateurs européens de l’Amérique du Nord et les fondateurs français et britanniques du Canada ont apporté avec eux leur système de gouvernement monarchique, symbolisé par la fleur-de-lis et par le drapeau royal de l’Union. Beaucoup d’immigrants ultérieurs—fussent-ils de la Russie ou du Japon, de l’Italie ou de la Thaïlande—avaient déjà une connaissance du système monarchique.
En 1867, les Pères de la Confédération étaient tous d’accord pour établir le Canada comme monarchie constitutionnelle. En 1982, le deuxième épisode de la Constitution canadienne a réaffirmé et a fixé la monarchie comme partie essentielle de la constitution. Grâce à cela, il est maintenant nécessaire d’assurer l’accord de chaque province et du Parlement pour pouvoir faire des changements à la monarchie. Cela dit, ce n’est pas une surprise si en 2002, des foules ont ovationné la Reine le long de son parcours à travers le Canada—de Iqaluit à Fredericton et de Victoria à Gatineau—à l’occasion de ses 50 ans de service à notre pays, comme l’ont fait des foules sans précédent lors des célébrations de la Fête du Canada sur la colline parlementaire durant son 24e retour au pays en 2010.
La réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, 2016
Un lien avec le Canada actuel : Le Commonwealth comme réflexion de notre diversité
Non seulement Roi du Canada, Elizabeth II est aussi la cheffe du Commonwealth. Cet organisme de 54 pays est unique car il ne fonctionne ni comme une alliance militaire ni comme un partenariat commercial, mais comme une association libre des pays de l’ancien Empire britannique qui coopèrent maintenant à une série d’initiatives en éducation, développement et justice sociale aux quatre coins du monde. La diversité des populations des pays membres—de la Nouvelle-Guinée à Belize et de la Nouvelle-Zélande à l’Inde—est une réflexion de la riche diversité du Canada actuel. En 2010, notre Reine s’est envolée de Toronto à New York où elle a fait un discours devant l’Assemblée générale des Nations-Unies au nom des 16 pays dont elle est Cheffe d’État. La nuit précédente, elle avait dit avec fierté aux invités à un dîner officiel à Toronto: “Je vais partir voyager dans ce Royaume du Nord comme Reine du Canada […]”.
Une société en évolution : Le Canada prospère sous la Couronne
Les canadiens ont vécu depuis 140 ans dans une société tranquille et prospère. À la différence des autres pays, le changement est réalisé de façon progressive et sans violence. La majorité du crédit est dû aux gens qui ont travaillé ensemble pour créer une nation plus moderne, plus progressive et plus respectée dans le monde.
Cependant aucun pays ne peut réussir l’excellence sans une gouvernance stable. La monarchie constitutionnelle—la version canadienne—continue de fournir cette stabilité. Cela est confirmé chaque année par les Nations-Unies avec leur Indice de développement humain, où le Canada se retrouve toujours dans le rang des cinq meilleurs pays au monde.
La stabilité dans un monde en changement
Le changement est inévitable, et en général très bénéfique : considérons le cellulaire, l’ordinateur, ou les médias sociaux. Mais dans cette marche fulgurante vers le progrès, des changements constants en laissent beaucoup insécurisés ou troublés. De la même façon, les personnages politiques vont et viennent—Kim Campbell et John Turner n’ont servi que quelques mois comme premier ministre. Les Canadiens ont voté 20 fois depuis le début du règne de la Reine. Il est bon que la Couronne fournisse la stabilité parmi tant de changement. La Souveraine a presque 60 ans d’expérience, sans l’ombre d’un indice de partialité. Une telle continuité est une composante inestimable de notre société.
La communauté, le service et les honneurs
Dans leurs nombreuses tournées à travers le monde, le Roi, la famille royale et les représentants vice-royaux apportent un encouragement inestimable aux communautés et aux sociétés bénévoles qui constituent une partie tellement vitale de notre existence nationale. Ils en inspirent beaucoup à faire du volontariat. Ils créent attribuent des honneurs qui sont apolitiques, à des concitoyens exceptionnels.
Il n’est pas fréquent que ces activités royales et vice-royales soient rapportées dans les médias. Dédier une nouvelle bibliothèque, rendre visite à une salle de la Légion royale canadienne, faire un discours dans une école ou prendre le dîner avec un organisme bénévole local, n’est pas souvent reconnu par les médias. Cependant, ces actions constituent la base de notre société civile et sont une source de fierté et d’assistance pour les communautés canadiennes.
Le républicanisme : Diversion, attaque du concept de nation et institutionnalisation de la partisannerie
Personne n’a encore proposé de système alternatif qui puisse refléter l’histoire de notre nation et qui fonctionnerait mieux que la monarchie constitutionnelle pour l’état canadien en terme de son fonctionnement au quotidien pour remplacer le gouvernement du Canada. Aujourd’hui, aucun autre système n’existe.
Les Canadiens se souviennent des débats constitutionnels dissidents qui se sont déroulés dans les années 60s et les années 90s. Principalement chers aux politiciens, ces arguments n’ont rien fait pour apporter des solutions aux vraies préoccupations de nos citoyens telles que les écoles surchargées, l’accès à la santé, la sécurité dans une ère de terrorisme, ou l’assurance sociale.
Un système du gouvernement présidentiel rendrait le Canada plus semblable aux États-Unis. Il combinerait le rôle de chef d’État au rôle de chef du gouvernement. Comme nos amis américains ont découvert pendant les mises en accusation des présidents Nixon et Clinton, cela s’est avéré une mauvaise combinaison. D’un autre côté, l’élection d’un président ou d’un gouverneur créerait simplement un autre politicien, permettrait un niveau additionnel d’ambition politique, nécessiterait un cycle additionnel d’élections et soumettrait le détenteur de ce poste à des sollicitations de lobbyistes des différentes factions et groupes d’intérêt dont il serait redevable à cause des contributions qui lui auront permis de remporter les élections.
Le très honorable Michaëlle Jean rencontre President Obama